Les inquiétudes concernant la durée de vie des batteries de voitures électriques sont toujours présentes.
La grande crainte liée à la voiture électrique est le vieillissement de la batterie. Avec peu de recul sur ces technologies, les doutes persistent sur la perte de capacité des cellules, et sur les surcoûts liés au remplacement des batteries.
« Au sein d’une même flotte, les variations de l’état des batteries peuvent atteindre 10 % ». Si l’on considère que dans la plupart des applications commerciales, 80 % de la capacité de la batterie est considérée comme la fin de vie en termes opérationnels, une dégradation de 10 % représente la moitié de la vie d’un véhicule.
Bien évidemment, il est réducteur de dire que 20 % d’usure marque la fin de vie d’une batterie. Néanmoins, le seuil de 70 % est souvent cité par les constructeurs comme celui auquel une voiture électrique ne peut plus fonctionner correctement.
Des données qui corroborent les faits.
Geotab a ainsi étudié les données de 6 300 voitures électriques de flottes et d’utilisateurs privés. Cela représente 24 marques et modèles différents de voitures, afin d’avoir une vision très claire du phénomène.
Selon Geotab, une batterie perd en moyenne 13,5 % de sa capacité en six ans et demi. Mais comme l’a montré SPS, ce chiffre est une moyenne et les variations sont très importantes.
Geotab avait par exemple constaté que l’ancienne BMW i3 présentait jusqu’à 16 % de perte en seulement trois ans. Une Nissan Leaf de 2014 avait perdu 23 % de sa capacité en à peine six ans. Dans le cas d’une Tesla Model S, le chiffre était plus proche de la moyenne, avec 10 % de réduction de capacité en cinq ans.
Il y a toutefois des points positifs qui contrent aussi ces données, à commencer par les faibles remplacements. EMR, une entreprise qui se spécialise dans le recyclage de batteries, peine à trouver de la matière. Et il explique aussi que cette dégradation est mieux acceptée pour les véhicules plus vieux.
« Les batteries des VE durent bien plus longtemps que ce que l’on attendait », note Roger Morton, directeur d’EMR. « Bien que les batteries se dégradent avec le temps, pour les troisièmes propriétaires et au-delà, l’autonomie est moins un problème. »
« La voiture est probablement un deuxième ou troisième véhicule pour de courts trajets, et dans tous les cas, la voiture est beaucoup moins chère qu’une nouvelle, donc les acheteurs font des concessions. »