Il y aura plusieurs millions de voitures électriques sur les routes d’ici la fin de la décennie. Voici les innovations qui vont fortement booster le secteur.
Voiture connectée, planificateurs, systèmes sophistiqués de gestion de l’énergie, efficience, réseaux en fort développement… On pourrait croire que la messe est dite que les grandes itérations d’innovation dans le domaine sont déjà derrière nous. Peut-être, mais pas sûr…
Voici en tout cas ce que nous voyons dans notre boule de cristal à l’horizon 2025-2030. Ce qui n’engage que nous, bien évidemment.
Les batteries solides
C’est probablement l’une des technologies sur lesquelles se fondent les plus grandes attentes dans le domaine de l’électrification automobile. Il s’agit donc de batteries qui utilisent un matériau solide en lieu et place du liquide comme électrolyte pour stocker et fournir de l’énergie. Pour essayer de faire simple, les batteries lithium-ion utilisent un mouvement d’électrons entre deux bornes, la cathode (pôle positif) et l’anode (pôle négatif), qui sont plongées dans une substance conductrice appelée électrolyte. Dans le cas des batteries lithium-ion, cet électrolyte est un liquide dérivé du pétrole.
Avec la batterie solide, on utilise un matériau solide, qui peut prendre la forme d’un polymère ou d’une sorte de céramique, à la place de l’électrolyte liquide. Ce n’est pas récent, la technologie existe depuis plus de 30 ans et équipait déjà les Bluecars de Bolloré. Les batteries solides sont considérées comme la prochaine étape de développement des batteries pour les véhicules électriques. Les avantages sont nombreux : plus grande sécurité, durée de vie plus longue, charge plus rapide et une meilleure densité d’énergie par rapport aux batteries au lithium-ion traditionnelles. De plus, contrairement aux batteries au lithium-ion, les batteries solides ne contiennent pas de liquides inflammables et ne peuvent pas fuir ou se décomposer, ce qui les rend plus fiables et sûres pour l’utilisation dans les véhicules électriques.
Les batteries à double-chimie
Difficile de prédire l’avenir de cette technologie, mais elle est déjà une réalité, et parait également prometteuse. En substance, imaginez que votre voiture ait deux batteries, l’une destinée aux courts trajets et l’autre aux longs trajets. C’est l’idée qui sous-tend les batteries à double chimie, qui combinent le meilleur des deux mondes en un seul pack. Une batterie à double chimie combine deux types de chimie différents, généralement le lithium-ion et le plomb-acide, dans un seul système de batterie. Le composant lithium-ion fournit une densité d’énergie élevée, tandis que le composant plomb-acide fournit une densité de puissance élevée. La combinaison de ces deux composants chimiques permet d’obtenir une batterie ayant une durée de vie plus longue, une meilleure durabilité et de meilleures performances que les batteries à composant unique.
Le V2G et la charge bidirectionnelle
Petit rappel pour ceux qui ne connaitraient pas bien ce qui se cache derrière cet acronyme. Le V2G (Vehicle-to-Grid) est un protocole qui permet à une voiture électrique de fonctionner comme une source d’énergie mobile pour le réseau électrique. Cela signifie que la voiture peut fournir de l’électricité au réseau lorsqu’elle n’est pas utilisée, en utilisant sa batterie. Ce concept a été développé pour aider à équilibrer la demande et l’offre d’électricité dans le réseau, ainsi qu’à réduire les coûts d’électricité pour les propriétaires de véhicules électriques. Les avantages du V2G sont nombreux. Tout d’abord, il peut aider à stabiliser le réseau électrique en fournissant de l’électricité au moment où il y a une forte demande, ce qui peut réduire les pannes d’électricité. De plus, en permettant aux propriétaires de véhicules électriques de gagner de l’argent (ou des crédits ou des points) en « vendant » de l’électricité à leur réseau local.
La guerre des systèmes d’exploitation (tiens, tiens… )
Certes, une voiture n’est pas un ordinateur, mais sur certains aspects elle s’en rapproche beaucoup, notamment chez certaines marques un peu californiennes…
Il faut dire que les les GAFAM, on a très vite compris l’opportunité fantastique que représentait le marché automobile pour continuer à développer son savoir-faire en matière d’extraction, de gestion et de redistribution de données. L’automobile est à cet égard une mine inépuisable, puisqu’une voiture est probablement l’un des objets grand public qui comportent le plus de capteurs. Mais la source de données ne s’arrête pas à la technique ou au simple comportement de la voiture. Son conducteur et ses occupants sont également dans le focus, car ce qui se passe dans une auto est aussi riche en enseignements de toutes natures. De la musique ou des radios écoutées aux trajets empruntés (et leur fréquence), jusqu’au nombre d’occupants et au style de conduite, tout peut être capté, enregistré, décortiqué.
Alors, peut-on imaginer qu’à terme, les constructeurs s’en remettent intégralement à des Google ou des Apple (et peut-être d’autres à venir, Amazon, Microsoft ?), et que les cockpits de nos voitures finissent par s’uniformiser selon un standard unique ? Peut-être pas, mais il est fort à parier qu’il y aura quelques briques logicielles en provenance de la Silicon Valley dans la plupart d’entre elles.
La recharge sans fil, statique ou dynamique
Une autre avancée qui pourrait se développer dans les prochaines années est la recharge sans fil. Grâce à la technologie de recharge par induction, un peu comme la recharge sans fil des smartphones et des appareils ménagers, les voitures électriques pourraient un jour se recharger simplement en se garant sur certains emplacements dédiés. Cette technologie comprend avant tout un avantage pratique d’usage et d’ergonomie. Quoi de plus fastidieux en effet que de devoir sortir un câble – souvent sale – de sa voiture, de le manipuler (5 mètres et 5 kilos en moyenne) pour se recharger, et de recommencer la manœuvre quand on part ? Brancher un véhicule électrique n’est pas une charge énorme, mais ne pas le brancher est certainement plus facile. Les infrastructures de recharge pourraient ainsi se développer plus rapidement et plus facilement qu’auparavant, puisqu’elles pourraient être ajoutées aux infrastructures existantes, comme les aires de stationnement, les bordures de route, et bien sûr le garage des particuliers.
Mais la recharge sans contact ou par induction n’est plus réservée aux véhicules électriques en stationnement. La chaussée peut également être dotée d’une infrastructure énergétique qui permettrait de se recharger un roulant.
Parmi les avantages, bien sûr la possibilité de recharger sans s’arrêter, et par conséquent celle d’installer des batteries moins imposantes, et donc moins lourdes, dans les voitures.