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« Tesla Semi » Le poids lourd électrique enfin commercialisé aux États-Unis

Présenté il y a plus de cinq ans, le premier poids lourd Tesla devait être commercialisé en 2019. Il aura fallu attendre pour voir les premiers exemplaires livrés outre-Atlantique et découvrir les caractéristiques spectaculaires de ce camion électrique.

« Je ne peux pas croire que c’était il y a cinq ans. » Cette petite phrase, Elon Musk l’a prononcée dès l’ouverture du « Semi delivery event », la conférence organisée pour célébrer les premières livraisons du Tesla Semi. Le patron de la marque américaine faisait ici référence au temps qui s’était écoulé entre la première présentation de son poids lourd et sa commercialisation effective. Un délai qui peut sembler interminable, alors que la production était censée démarrer en 2019. L’apparence de ce mastodonte n’a pourtant guère changé dans l’intervalle. Quelques petites évolutions sont bien visibles, comme l’arrivée de véritables rétroviseurs. Une obligation pour cette version américaine, première à être commercialisée, car les miroirs ne peuvent pas encore être remplacés par des caméras outre-Atlantique. Mais l’allure générale n’a pas bougé. Le Tesla Semi conserve ainsi une silhouette assez galbée et épurée, avec un faciès dépourvu de calandre. Il parvient de cette manière à évoquer les voitures du constructeur, à l’image des Model 3 ou Model Y, tout en se distinguant radicalement de ses concurrents. Y compris dans l’habitacle, quasi dépourvu de boutons. La plupart des fonctions se commandent grâce aux deux écrans tactiles de 15 pouces qui entourent le conducteur.

Un Paris-Marseille sans recharger

Le look extérieur inhabituel de la cabine n’a rien de gratuit. Il permettrait aussi d’optimiser l’aérodynamique. Le constructeur affirme que son camion est dessiné « comme une balle d’arme à feu, pas comme un mur de grange ». Cela permettrait de consommer moins de 2 kWh par mile parcouru en moyenne, soit environ 124 kWh aux 100 km. Même si ce chiffre peut paraître énorme face à celui d’une voiture 100 % électrique classique, qui passe sous les 20 kWh aux 100 km sans problème, il doit être relativisé. On parle ici d’un engin capable de tracter 37 t, ce qui fait forcément s’envoler la consommation. Comme de coutume chez Tesla, la capacité de la batterie n’est pas communiquée. Mais elle suffirait pour permettre à ce Semi de parcourir jusqu’à 500 miles d’une seule traite avec son chargement, soit plus de 800 km. De quoi relier Paris à Marseille sans ravitailler.

Un simple calcul laisse ainsi penser que cet accumulateur dispose de près de 1 000 kWh d’énergie. Un nombre évidemment colossal quand on pense que rares sont les automobiles particulières à dépasser aujourd’hui les 100 kWh ! La version Long Courrier du concurrent Mercedes eActros se contente, elle, de 600 kWh, ce qui procure environ 500 km d’autonomie. Un rayon d’action qui pourrait toutefois être aussi porté à 800 km chez la marque à l’étoile grâce à un système de remorques électrifiées.

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