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Le Carver électrique  » la soucoupe roulante »

Ce drôle d’engin 100 % électrique qui s’incline dans les virages

À mi-chemin entre la voiture et le deux-roues, il propose une solution supplémentaire pour la mobilité urbaine propre.

Une voiture en quelque sorte ! Mais, à l’heure où cette dernière est de plus en plus chassée des cités et que la circulation devient franchement infernale, le petit constructeur néerlandais Carver aurait peut-être la bonne solution pour se mouvoir en ville. Son Carver électrique à trois roues possède en effet une cabine fermée et même… le chauffage !

Carver, un style franchement à part

Original, c’est d’ailleurs le terme qui vient à l’esprit pour qualifier le style de cette monture qui, soyons franc, n’est pas des plus séduisante. Mais ici l’usage prime sur la forme. Mesurant 2,89 m de long pour 1,08 m de large (en version S, 98 cm sinon) et 1,49 m de haut, le Carver 100 % électrique affiche des proportions inhabituelles, à cheval entre la catégorie des automobiles et celle des deux-roues.

Sur une place de stationnement dédiée aux voitures, le tricycle remplit peu d’espace. À l’inverse, il en occupe trop sur un parking moto. À ce propos, les versions S rangées dans la catégorie L5 peuvent se conduire avec le permis A (moto) ou B (auto) mais de plus de deux ans. Des versions sans permis existent également. Mais, avec une vitesse limitée à 45 km/h le Carver perd forcément en polyvalence car banni des voies rapides.

Eh oui, c’est bien derrière un volant et non un guidon que l’on s’installe à bord du Carver à trois roues. Premier aspect très pratique : on intègre l’habitacle par deux immenses portes gauche ou droite, ce qui permet par exemple de se garer très proche d’un mur et de choisir de quel côté entrer et/ou sortir. L’accès se fait donc aisément pour poser son séant sur un siège.

Face au « pilote », l’instrumentation propose l’essentiel avec la vitesse, le taux de pourcentage de la batterie, la position de la boîte de vitesses et l’heure.

Même à très basse vitesse, la conduite commence à surprendre. Car la particularité de ce drôle d’engin est de s’incliner dans les virages par l’intermédiaire d’un moteur électrique qui fait basculer la cabine autour du châssis. Cette technologie appelée DVC (Dynamic Vehicle Control) permet au Carver de s’incliner et de trouver l’équilibre en toute autonomie. D’après le constructeur, en ajustant automatiquement l’angle d’inclinaison du cockpit selon votre style de conduite, le module DVC garantit une répartition optimale de la gravité dans toutes les conditions.

Plus les virages sont abordés rapidement, plus l’inclinaison est forte. En roulant, le système garantit la stabilité dans les virages, les pentes et les zones cahoteuses. Du coup, même en manœuvre, le Carver pivote légèrement. Et la moindre injonction sur le volant fait travailler le système, qui répond au doigt et à l’œil. Si l’effet est déroutant, on s’habitue vite en éprouvant même un certain plaisir dès les premiers tours de roue.

Mais avant cela il faut s’accommoder de la gymnastique du corps humain, car ici les sensations se rapprochent bien plus des celles éprouvées aux commandes d’un deux-roues que d’une voiture. Explication : en voiture, dans un virage à gauche, votre corps va se pencher ou être attiré vers la droite. En Carver, dans cette même courbe, votre corps va s’incliner vers la gauche, comme à moto. Sauf que la hauteur de l’engin associée à l’assise bien plus basse que sur un deux-roues procurent un ressenti de conduite inédit. Pour schématiser, on a parfois le sentiment que votre coude ou votre tête s’approche franchement du sol.

Mais le système DVC prouve une grande efficacité en agissant prestement sur les oscillations du véhicule, même dans les changements d’appui rapides. Et puis, il y a bien évidemment des alertes électroniques qui veillent au grain par l’intermédiaire de bips plus ou moins rapprochés en fonction de l’inclinaison du cockpit. En d’autres termes, plus vous êtes penché, plus ça sonne vite, comme un radar de recul à l’approche d’un obstacle.

Malgré son gabarit mini, cet ovni routier peut en effet embarquer un passager supplémentaire. Soyons honnête, celui-ci voyagera à peu près confortablement s’il mesure moins de 1,70 m. Et il y a même un coffre de 75 l permettant d’embarquer un sac de sport ou quelques babioles pour remplir le frigo.

Avec un moteur électrique de 7 kW alimenté par une batterie d’une capacité de 7,1 kWh se rechargeant en 3 h 30 sur secteur, il ne faut pas s’attendre à des miracles. L’autonomie atteint 100 km sur la version de base (130 km avec la déclinaison 45 km/h). Les accélérations suffisent pour s’insérer dans la circulation urbaine, mais la vitesse maximale de 80 km/h s’atteint après un certain temps pied au plancher. Capable d’emprunter les voies rapides, le Carver trouve sans problème sa place au cœur d’un trafic dense. En revanche, comme il roule moins vite que les semi-remorques, certains utilisateurs pourront ne pas se sentir très rassurés.

Rappelons toutefois que la vocation de ce tricycle n’est pas la performance pure mais le côté pratique. Grâce à son 1,08 m de large, il peut remonter les files de voitures sur voies express quand cela est toléré… et surtout si les automobilistes veulent bien se décaler au maximum. Oui, le Carver est relativement étroit comparé à une voiture mais plutôt large par rapport à une moto. Par exemple, la monture préférée des motos-taxis, la Honda Goldwing, dont la majeure partie des trajets s’effectue sur les grands axes, revendique une largeur au guidon de 93 cm, soit 15 cm de moins. C’est colossal.

Mais blouson de moto, casque et gants sont obligatoires pour cette derniere, alors qu’à bord du Carver rien de tout cela n’est nécessaire.

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